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Disques durs SSD : le "tout ou rien" en cas de procédure de récupération de données


La technologie de "flash mémoire" utilisée dans les disques durs SSD présente de nombreux avantages : rapidité, faible consommation électrique, pas de pièces en mouvement. Par contre leur prix reste encore plus élevé que les disques durs utilisant la technologie d'enregistrement magnétique.

Les procédures de récupération concernant ces disques durs SSD se limitent à des opérations sur les composants électroniques qui les composent : composants discrets et mémoires. De par l’intégration de plus en plus poussé sur ces derniers, les chances de succès d’accéder aux données perdues diminuent proportionnellement.

Les composants mémoires « flash » sont sensibles aux vibrations, chocs mécaniques et plus particulièrement quant ils sont sous tension. Des informations sont communiquées par les fabricants de disque durs concernant le MTBF (Mean Time Between Failure) ainsi que l’AFR (Annualized Failure Rate).

La différence entre MTNF et AFR

C'est pour dissiper ce flou que le JEDEC, un organisme de normalisation accrédité par l'ANSI, vient de publier des spécifications qui distinguent deux classes de produits : les SSD ciblant les postes clients et ceux qui sont destinés aux systèmes de stockage d'entreprise. "Ces deux catégories n'étaient jusqu'à présent pas différenciées", affirme Philippe Vaillant (responsable technique Sud Europe chez Seagate). Pour chacune d'entre elles, la norme JESD218 définit le TBW (Tera-Byte Written), qui est le nombre de téra-octets que le SSD est capable d'écrire durant sa durée de vie. Ce nombre est intrinsèquement limité alors que pour les disques classiques, il dépend seulement de la fiabilité générale.

Autre mesure spécifique au SSD : le FFR (Fonctional Failure Rate), qui est le taux de produits subissant une défaillance durant le TBW. Complémentaire de JESD218, la norme JESD219 définit la notion de charge de travail durant les mesures. "Le JEDEC est l'organisme le plus apte à apporter une réponse au flou qui régnait jusqu'à présent. Pour ce faire, il ne colle pas au modèle des disques durs et ne s'occupe en particulier pas de MTBF", conclut Philippe Vaillant.

Des performances qui se dégradent avec le temps

Les performances des SSD sont d'ailleurs difficiles à mesurer car elles ne sont pas stables. "Jusqu'à présent, il n'y avait pas de méthodologie standard ni de spécifications de tests pour évaluer les performances des disques SSD, si bien que chaque constructeur avait les siennes", déclarait l'été dernier Eden Kim, directeur du groupe technique SSD au SNIA. Cet organisme qui regroupe les principaux acteurs du marché pointait notamment du doigt le fait que certains SSD affichent des performances très élevées en début de vie, avant de se stabiliser à un niveau plus bas. C'est pour combler cette lacune que le SNIA a publié une méthodologie baptisée Performance Steady Test (test de performances à l'état d'équilibre) qui aboutit à une mesure représentative de l'ensemble du cycle de vie du produit.

Un temps de rétention limité à quelques mois

Enfin, les disques SSD se différencient par la notion de temps de rétention des données, lorsqu'ils sont hors tension. Il est vrai que les disques d'entreprise sont en permanence sous tension mais il vaut mieux être informé. "Cette notion de rétention n'existe pas pour les disques durs, pour lesquels ce temps est théoriquement infini. Sur un SSD, l'utilisation de semi-conducteurs génère des fuites, ce qui provoque des risques de pertes de données à partir de trois mois, pour les produits ciblant l'entreprise", explique Nicolas Frapard pour Seagate.

Les normes JESD218 et JESD219 abordent la mesure de ce temps, en fonction de la température de fonctionnement. À 30 degrés par exemple, il doit être de trois mois pour les SSD d'entreprise et d'un an pour les SSD pour PC (moins souvent sous tension). "Personne ne communiquait sur ce point, désormais, chaque constructeur va devoir se positionner", conclut Nicolas Frapard. Ainsi, chez Hitachi GST, on garantit désormais une rétention des données de six mois pour les SSD d'entreprise.

La perception du marché concernant la technologie des disques SSD

Environ 75% des utilisateurs pensent utiliser prochainement plus de disques durs SSD dans leur environnement informatique. Néanmoins il semble que les avantages avancés sont un reflet des discours marketing des fabricants : stockage plus fiable et plus robuste, avec une consommation d'énergie inférieure et donc des produits plus écologiques. Mais comme tous périphériques informatiques électroniques ils peuvent devenir défectueux et dans ce cas là les procédures de récupération sont plus complexes, plus longues et donc plus coûteuses.